Grève des femmes,
grève féministe,
les photos après la manif…
Lausanne, le 14 juin 2019
© photos, catherine lovey
Le taux de participation des femmes lors de la grève du 14 juin 2019 a été exceptionnel. Dans toutes les villes de Suisse, principales et secondaires. Nombre d’hommes se sont joints aux cortèges, en silence.
L’évènement a fait la Une dans le pays ainsi que dans les médias internationaux, The Guardian >, BBC >, Le Monde > et New York Times > y compris. Ces documents peuvent facilement être retrouvés sur internet, ainsi que les photos témoignant de l’ampleur de la mobilisation.
Pour ma part, après avoir participé au cortège de Lausanne, je me suis attachée à documenter visuellement quelques moments de l’immédiat après évènement, sur la Place de la Riponne, le lieu où se sont regroupé-e-s les manifestant-e-s après le défilé.
Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers des spécificités helvétiques, ces précisions: Lausanne est la capitale du canton de Vaud, l’un des 26 cantons constituant la Confédération helvétique, à savoir la Suisse.
Vaud est le canton le plus grand et le plus peuplé de la partie francophone du pays. Il est le premier dans l’histoire helvétique à être gouverné par une nette majorité de femmes, depuis mars 2019. Celles-ci sont au nombre de 5 sur 7 membres composant l’organe exécutif. Ces femmes politiques ont clairement exprimé leur soutien à la grève nationale féministe du 14 juin, si bien que l’administration publique cantonale a autorisé ses fonctionnaires à débrayer.
La situation était loin d’être aussi favorable dans les autres cantons.
À partir de maintenant, les femmes vivant en Suisse – et tous les hommes qui soutiennent leurs revendications – vont devoir se battre pied à pied pour que le pays se modernise enfin sur le plan social. Car la richesse helvétique fait écran à une arriération sociale (et mentale ) manifeste, qui pénalise avant tout les femmes.
Le seul jour de congé accordé aux pères lors d’une naissance, pour ne prendre que cet exemple honteux, témoigne de la vision encore actuelle, eu égard aux besoins des familles. Un unique jour pour la paternité, équivalent au seul jour accordé pour un déménagement, dans un pays où une majorité des responsables politiques se sont une fois de plus montrés incapables, au lendemain même de la grève du 14 juin, de laisser tomber l’idée d’un congé paternité pour travailler enfin sur le concept – déjà adopté par nombre de pays européens – de congé parental. Relevons à cet égard à quel point l’emploi du mot congé est inapproprié dans un tel cas, n’importe quelle personne en charge quotidienne d’enfants pouvant en témoigner… C’est dire s’il est temps, sur le plan politique aussi, de parler enfin d’engagement parental.
Pour plus de précisions sonnantes et trébuchantes, c’est-à-dire économico-historiques sur la situation, cliquez et lire
La longue histoire de l’homme qui n’existait pas >
La suite des photos, sans commentaire,
avec des remerciements particuliers à toutes les jeunes femmes rencontrées sur la place de la Riponne après 21 heures, le 14 juin 2019, et qui n’avaient pas économisé leurs forces…
JUSTE AVANT…